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Le WorldSBK à l'heure d'été

Wednesday, 19 June 2019 14:48 GMT

Rimini, située au bord de la mer Adriatique, est une destination idéale mais il s’agit également d’une étape cruciale pour le Championnat, comme l’explique Steve English, commentateur du WorldSBK. 

Il y a cinquante ans, les plans pour la construction d’un circuit à Misano Adriatico ont été dessinés, et dès le début, le projet a bénéficié d’un immense soutien. En effet, il y a peu de circuits qui conjuguent les avantages naturels d’une station balnéaire et les sports mécaniques. Un ciel bleu presque garanti et des températures élevées en font une destination incontournable.

Misano a été officiellement ouvert en 1972, c’était un circuit moderne dont la priorité était la sécurité et les commodités plutôt que de longs contours et un décor naturel. En premier lieu, c’était une piste prévue pour accueillir des courses automobiles et il aura fallu attendre 15 ans pour que le MotoGP puisse enfin faire son apparition sur le tracé italien.

Après l’arrivée du MotoGP, le WorldSBK fait ses débuts en 1991 sur ce qui deviendra le Misano World Circuit Marco Simoncelli. Depuis, seules les pistes de Phillip Island et Assen ont accueilli plus de courses, et la piste italienne n’a quitté le calendrier WorldSBK qu’à deux occasions, la première étant due à des travaux en 1992. Ces améliorations visaient à agrandir le tracé pour qu’il réponde aux normes de la FIM, et d’autres modifications sont intervenues depuis, y compris le changement de sens du circuit.

À l’approche de la septième manche de la saison 2019 du Championnat MOTUL FIM WorldSBK, la question se pose de savoir si oui ou non nous allons assister à un retournement de situation dans la catégorie. Après avoir remporté sa première victoire de l’année, Michael van der Mark se sentira certainement plus en confiance. D’autant plus que Yamaha, ainsi que la plupart des équipes, ont récemment testé à Misano, ce qui devrait leur permettre de poser des roues assurées sur l’asphalte dès les essais libres du vendredi. 

L’élan est un élément clé de la course et van der Mark est effectivement bien lancé après l’épreuve de Jerez. Aux avant-postes à chaque séance du week-end en Andalousie, il est également monté par trois fois sur le podium, dont une victoire. Mais ce n’est pas seulement ce succès qui lui confère ce sentiment de sécurité. Si Álvaro Bautista a chuté au début de la Course 2 en Espagne, laissant le champ libre au Néerlandais, le représentant Yamaha doit avant tout son triomphe à sa maturité et sa régularité en piste. Un week-end formidable qu’il pourrait facilement réitérer à Misano, un circuit sur laquelle van der Mark a toujours été fort.

Il faut noter également que c’est lors du test de Misano que les premières fissures ont commencé à apparaître chez Bautista. Une grosse chute a sérieusement endommagé sa Ducati et laissé le pilote espagnol quelque peu froissé. Conséquence de ce crash, Bautista s’est senti un peu moins à l’aise au guidon de sa Panigale V4 R. L’escale de Jerez a démontré que Bautista est toujours le favori de chaque manche à laquelle il participe, mais son erreur durant la Course 2 a soulevé des questions. Il sera très intéressant de voir ce que le leader du Championnat peut accomplir ce week-end.

Bautista a malgré tout tenu à souligner le côté positif du Round Acerbis d’Espagne : il n’a finalement concédé que deux points à son rival le plus proche, Jonathan Rea. Et en Italie, Rea devra commencer à réduire cet écart de 41 longueurs, car le Championnat arrive maintenant à mi-chemin de sa campagne. Le virage 9 à Misano se nomme Tramonto, ce qui signifie coucher de soleil, et si le Nord-Irlandais ne parvenait pas à battre Bautista ce week-end, le soleil pourrait définitivement se coucher sur ses espoirs de couronne. Ce sera une étape d’une importance capitale pour le quadruple Champion du Monde, et à Jerez, nous avons vu à quel point il a dû lutter pour conserver sa place dans ce combat pour le titre. Par le passé, Rea a enregistré le doublé à deux reprises à Misano, dont un l’an dernier. Un tour de force qu’il serait bon de réaliser à nouveau pour le pilote Kawasaki.

Au cours des dix dernières années, Ducati n’a gagné que trois fois à domicile. L’ultime succès du constructeur italien remonte à 2017 avec Marco Melandri, et ce fut également la 100e victoire italienne en WorldSBK. Bien qu’il soit presque certain que Bautista ajoutera son nom à cette liste, il ne faut cependant pas exclure Michele Pirro, qui sera wildcard au Round de la Riviera de Rimini. L’Italien, qui défend actuellement sa couronne de Champion d’Italie CIV Superbike, compte une double victoire à Misano et reste invaincu sur sa Panigale V4R cette année. Beaucoup plus familier du paddock MotoGP que de celui du WorldSBK, le pilote d’essai Ducati tentera de décrocher son premier podium de la catégorie ce week-end.